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Temps fort de la dernière réunion dominicale de ce meeting d’hiver de Vincennes, le Grand Prix de Paris (Groupe I) mettait aux prises douze chevaux âgés de 5 à 10 ans sur le parcours atypique des 4150 mètres de la grande piste. Vainqueur du Prix d’Amérique Opodo puis du Grand Prix de France, Bold Eagle tentait l’exploit de remporter la Triple Couronne. Si à mi-ligne droite, le représentant de Pierre Pilarski semblait parti pour la gloire, Lionel s’est montré le plus fort pour finir, en dépit d’un déroulement de course peu favorable.

Seulement trois trotteurs ont été capables de remporter la Triple Couronne : Gélinotte (1956-1957), Jamin (1959) et Bellino II (1976). Cela faisait donc quarante ans que l’exploit de gagner les trois épreuves reines du trot français n’avait pas été réalisé.

Bold Eagle (11 – Franck Nivard) tentait de les imiter ce dimanche 28 février. Auteur d’un excellent départ, le champion de Pierre Pilarski a patienté en quatrième position dans le sillage de Lionel (6 – Örjan Kihlström). Décalé à cinq cents mètres du but par Franck Nivard, il a pris le meilleur à l’entrée de la ligne d’arrivée. Il semblait parti pour la gloire, mais Lionel lui a fait perdre tout espoir de Triple Couronne dans les derniers mètres.
Le cheval entraîné par Fabrice Souloy a réalisé une performance exceptionnelle. Contraint de trotter en deuxième épaisseur, le nez au vent, durant la majeure partie de la course, il a néanmoins fait preuve d’un énorme courage jusqu’au bout, pour aller chercher la victoire dans les ultimes battues. Malchanceux dans les deux premiers gros morceaux de l’hiver, ce fils de Look de Star a donc brillamment remis les pendules à l’heure, déferré des quatre pieds, sur une longue distance à son entière convenance. Son partenaire, Örjan Kihlstrom, a déclaré : « Il a été formidable aujourd’hui. Lionel n’a pas eu de courses dures les dernières fois, et c’est peut-être ça qui a fait la différence vis-à-vis de Bold Eagle, qui a beaucoup donné cet hiver. »
Fabrice Souloy, son entraîneur, a ajouté : « Ce n’est pas rien de battre Bold Eagle, mais on avait été malheureux dans le Prix d’Amérique, car il était parti au galop. Dans le Grand Prix de France, on avait pris un deuxième coup de poing dans la g**** au moment de sa faute. Je suis vraiment content aujourd’hui, car c’est un super cheval. Son pilote a fait du bon boulot aujourd’hui. Bold Eagle a bénéficié de notre dos, mais Lionel est un super cheval. »

Quant à Sébastien Guarato, il a réagi concernant la défaite de son pensionnaire, soulignant au passage la grande performance du lauréat : « Bold Eagle a pu bénéficier d’un parcours sur mesure, il n’y a rien à dire. Lionel a constamment figuré à deux, le nez au vent. Mon pensionnaire a commencé la monte il y a une quinzaine de jours et a quand même fait pas mal d’efforts cet hiver, cela a peut-être fait la différence aujourd’hui, tout comme le fait d’être ferré des antérieurs en prenant deux fois la montée. Je pense aussi que Franck Nivard est sorti un peu trop tôt, pensant que Lionel n’avait plus de ressources. S’il avait attendu un peu plus, il aurait peut-être gagné. »

Attentiste sur un quatrième rideau, en deuxième épaisseur, Tagada Tagada (3 – Matthieu Abrivard) a remarquablement conclu, en retrait, subtilisant la troisième place à Bird Parker (9 – Jean-Philippe Monclin), grand animateur de l’épreuve. Timoko (12 – Björn Goop), calé dans le sillage du représentant d’Elisabeth Allaire, a donné quelques signes de lassitude à l’intersection des pistes. Il a dû se contenter de la cinquième allocation, faisant tout de même mieux qu’en 2013 (il terminait septième).

Revoir la course :

Source : Paris-Turf – Par Aurélien ATTARD | Publié le dimanche 28 février 2016.

Photos : Stéph Caronspeaking