Le fils de Ready Cash a la particularité d’avoir écrit une page de l’histoire de l’Elitloppet sans gagner ; un peu comme du temps de Poulidor dans le Tour de France   et des “Verts”, un soir de mai 76 à Glasgow. Pas de quoi toutefois contenter Sébastien Guarato et son entourage.

Bold Eagle aurait-il remporté l’Elitloppet l’an passé s’il avait trotté une seconde, voire une seconde et demie moins vite en réduction kilométrique lors de sa chevauchée légendaire dans la batterie ? Répondre par l’affirmative, aujourd’hui comme hier, c’est minimiser le succès de Timoko et oublier surtout le coup de maître de Björn Goop, ayant su prendre le champion français à la gorge dès le départ de la finale. Mais le Championnat du Monde de la vitesse pour les chevaux d’âge, comme tous les grands monuments du sport, ne s’arrête plus au terrain et à la piste, chacun aimant refaire le match, comme la course, sur les réseaux sociaux. Sébastien Guarato, pris dans ce tourbillon, se dit aussi que si le cheval n’a pas gagné, c’est que des erreurs ont été commises. On rectifie donc le tir : “La victoire dans la batterie n’est pas une priorité. On ne va pas trotter en 1’08 »4, d’autant que cette fois, Bold Eagle va courir ferré. Si on se qualifie (rires), on se préparera aussi différemment avant la finale. Le record, c’était géant, mais rien ne vaut une victoire. Nous l’avons “tutoyée” avec Rapide Lebel en 2011, entrevue en 2017. Je ne crois pas au “jamais deux sans trois”…”

L’année de Propulsion ?

S’il manque beaucoup de grands noms au casting, comme Readly Express, Bélina Josselyn, Aubrion du Gers et Twister Bi, ce pour des raisons différentes, rien n’est joué. Parmi les opposants, deux noms reviennent en boucle, celui de Propulsion et de Ringostarr Treb que BoldEagle ne croisera pas dans le premier heat.

Cryptés par la défaite de Bold Eagle et l’immense bonheur de Richard Westerink, les malheurs de Propulsion (deuxième), l’an passé, n’ont eu que très peu d’échos ! Des regrets, Daniel Redén pouvaient en avoir. De la joie, il en escompte maintenant, surtout qu’Orjan Kihlström sera cette fois dans son camp.

Ringo… la star des batteries

Les courses en “parties liées”, comme on les appelait en France avant qu’elles ne disparaissent des programmes au début des années 1980, c’est un des sports préférés du trotteur italien, ayant pris une autre dimension d’ailleurs, depuis qu’il est arrivé en Suède chez Jerry Riordan. Si c’est seulement la seconde expérience pour Bold Eagle, il faut plus des doigts d’une main pour comptabiliser les apparitions de Ringostarr Treb dans cet exercice avec une réussite bluffante : victoire dans le Championnat Européen de Cesena, le Grand Prix de Montecatini, la Sweden Cup, qu’il a courue d’ailleurs trois fois de suite, et il a aussi figuré dans la Loterie de Naples.

Un trio d’outsiders français et une apparentée

Quatre trotteurs de l’Hexagone en lice : ce n’est pas une participation record, mais elle est consistante. Invités de dernière heure, Up And Quick (Jorma Kontio), éliminé d’entrée de jeu l’an passé, restant sur une sortie malchanceuse à Caen, et Amiral Sacha (Gabriele Gelormini) n’ont absolument rien à perdre. Les succès de Brioni et de Magic Tonight n’étaient pas attendus. Quant à Dreammoko, il a démontré à Naples qu’il savait démarrer fort. Ce n’est pas Timoko, son père, mais Björn Goop reste Björn Goop. Évidemment, nous aurons un œil sur l’élève de Pascal Bernard, Uza Josselyn, préparée par un René Aebischer venant en Suède, tout sauf en touriste.

Sources : Paris-Turf Par Fabrice THEIL | Publié le samedi 26 mai 2018

Photo : Steph Caronspeaking.